PUBALGIES CHEZ LES FOOTBALLEURS
La pubalgie chez les footballeurs est une pathologie fréquemment retrouvée dans le domaine du sport et qui présente un taux de récidive élevé.
Elle correspond à un syndrome douloureux du pubis ou de l’aine. Elle est très fréquente particulièrement chez le footballeur. Lorsqu’il existe une surcharge sportive avec micro traumatismes répétés (contraction excentrique – overstreching – sprints – changement de directions) ou de fortes contraintes imposées lors de la pratique de ce sport sur les muscles adducteurs ou sur le pubis.
C’est une pathologie multi factorielle et la réussite de sa prise en charge nécessite une identification précise de l’étiologie.
Elle touche principalement des footballeurs et presque exclusivement des athlètes masculins. Dans le football, elle touche entre 5% et 20% de l’effectif dans la saison. Elle est chronique dans 3 cas sur 4 et sont concernés 7 joueurs par saison et par équipe.
Elle se rencontre dans d’autres sports, notamment le rugby, le tennis, le handball ou le hockey sur glace.
Son installation peut être aiguë après un traumatisme net, mais elle est le plus souvent d’apparition insidieuse en raison de micro-traumatismes répétés. Elle devient alors chronique. La douleur est vive avec une possible limitation fonctionnelle. L’origine de cette dernière vient principalement d’un surmenage des adducteurs (35% à 68%) mais aussi peut venir de l’iliopsoas, du canal inguinal ou du pubis.
Elle touche la plupart du temps la jambe dominante et apparaît souvent en début de saison.
Les facteurs principaux extrinsèques sont :
- l’augmentation brutale de la charge d’entraînement
- Haut niveau de jeu
- Préparation inadéquate
- Hydratation, nutrition, foyers infectieux
Les facteurs intrinsèques :
- Antécédents de pubalgies +++
- Âge
- Faiblesse adducteurs (excentrique)
- Limitation amplitude hanche
- Surpoids
- Morphologie
La pubalgie chez les footballeurs pose un problème diagnostique et thérapeutique. D’autant plus important qu’elles vont éloigner du terrain les joueurs pour plusieurs semaines ou mois.
Dans un premier temps, le patient doit faire diagnostiquer ses douleurs par un médecin spécialiste pour écarter tout diagnostic différentiel (conflit hanche, infection, fracture ou arthrose hanche ).
Ensuite, le traitement conseillé consiste à un repos sportif à court terme, une physiothérapie antalgique dans un premier temps. Puis une rééducation avec renforcement musculaire. Un traitement passif (étirements, mobilisation, crochetage, ostéopathie) est envisageable associé à un traitement actif (renforcement musculaire, souplesse active, contrôle moteur, ré-entraînement physique adapté).
La clef reste une augmentation graduelle des contraintes imposées aux tissus:
Il est important de venir renforcer les adducteurs ainsi que les abdominaux (particulièrement les obliques). Mais aussi d’associer ce renforcement à un travail du verrouillage pubien (anteversion / retroversion/ conscience position neutre bassin et du plancher pelvien). Le gainage posturale / dynamique et le renforcement des fessiers sont aussi d’autres points intéressants à venir traiter.
L’éducation à la douleur prend une place importante dans chaque traitement en rééducation. Il est donc primordial d’expliquer au patient que la douleur est le système de protection du corps et qu’elle est « utile ». La somme des douleurs n’est pas forcément proportionnelle à la quantité de dommages des tissus. Ainsi, le patient doit avoir compris sa pathologie et savoir comment appréhender la douleur.
Pour conclure, l’essentiel des efforts doit porter sur la prévention des pubalgies, avec adaptation de l’activité physique du sportif, diminution ou élimination des facteurs favorisants. Cela rejoint les principes de traitement et de la gestion des facteurs favorisants.
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