Les ultrasons, comment ça marche ?
Rappel théorique :
Définitions des ultrasons :
• Ondes mécaniques sonores dont la fréquence > 20.000 Hz (seuil audible par l’oreille humaine)
• Quartz piézo-électrique qui transforme l’énergie électrique en énergie mécanique sous forme de vibrations
• Propagation des ondes rectilignes, en milieu solide +++ (contre la peau avec un gel) et en milieu liquide (en immersion sous l’eau)
Caractéristiques :
- Fréquence : correspond au nombre d’oscillations d’un phénomène périodique par unité de temps (par seconde ici)
- Longueur d’onde : distance parcourue par une vibration pendant une période.
- Vitesse : d’autant plus élevée que le milieu traversé est moins déformable : 340 m.s−1 dans l’air, environ 1500 m.s−1 dans l’eau et dans le muscle, plusieurs milliers de m.s−1 dans l’os
- Puissance : quantité d’énergie transmise par unité de temps
Propriétés :
Effets thermiques
- C’est l’effet le plus authentifiable des US
- L’échauffement de la zone est liée à l’absorption ultrasonore par les tissus riches en collagène et les tissus osseux
- La T° est d’autant plus élevée que l’intensité est élevée
- La T° sera plus élevée en profondeur si la fréquence utilisée est de 1MHz
- La T° sera plus élevée en superficie si la fréquence utilisée est de 3MHz
- La T° sera plus élevée si l’utilisation des US est réalisée en émission continue, le mode pulsé diminuant l’intensité émise au tissu
- En clinique : l’hyperthermie se caractérise par un échauffement plutôt interne, avec parfois une sensation de douleur type « périosté » (crampe, étau…) qui avertit que l’interface tissu mous-os atteint une température critique létale à l’échelle cellulaire, soit 42°
Effets biologiques de l’augmentation de la température sur les tissus :
- Accroissement de l’extensibilité du collagène, la persistance d’un allongement résiduel et une plus grande résistance à la rupture lorsque ces applications d’ultrasons sont accompagnées d’une mobilisation articulaire à faible charge et prolongée
- Effet antispasmodique musculaire (Même si dans ce cas les ondes centimétriques semblent plus appropriées)
- Un effet antalgique par élévation du seuil douloureux des fibres nerveuses périphériques et des extrémités nerveuses libres
- Des effets algiques si l’échauffement est trop intense
- Une variation du débit sanguin locale (généralement vers une augmentation)
Effets non-thermiques :
- Interaction avec la cicatrisation tissulaire (preuves expérimentales, mais pas toutes chez l’Homme)
- Lié à un phénomène de cavitation acoustique, résultant de la mise en vibrations de bulles gazeuses microscopiques : micromouvements du fluide biologique dans la zone où à lieu la cavitation
Indications :
- Lésions anciennes, chroniques, dégénératives, fibreuses, cicatricielles. (En résumé : les fibroses)
- Séquelles fibreuses post-traumatiques ou post-chirurgicales, notamment les séquelles fibreuses des entorses et lésions musculaires
- Syndrome du canal carpien (effet à court/moyen terme)
- Capsulites rétractiles après la phase hyperalgique
- Raideurs articulaires, raideurs post-traumatiques des membres
- Cicatrices, adhérences, chéloïdes
- Maladie de Dupuytren (rétraction de l’aponévrose palmaire)
- Maladie de Ledderhose (aponévrosite plantaire)
- Maladie de La Peyronie (induration plastique des corps caverneux). Manque de RCT.
/! Indications pour le traitement de la fibrose sous respect de la condition indispensable d’associer ces US à une mobilisation pendant toute la durée de l’application (Hypothèse : échauffement préalable de la zone par les US associé à une mobilisation classique ; modifications des propriétés mécaniques du collagène par les effets thermiques de l’US et permettant cet effet sclérolytique)
Contre-indications :
• Grossesse (A proximité de la région utérine)
• Cancers
• Rachis (Risque d’affection du contenu du canal rachidien)
• Pièces incluses scellées (lié aux effets thermiques, notamment sur le ciment de scellement)
• Cartilage de croissance
• Gonades
• Pacemaker
• Zones mal vascularisées
• Zones anesthésiques ou hypoesthésiques
• Sites et affections à tendance hémorragiques
• Fractures non consolidées, greffes et lésions tissulaires récentes
Modalités d’application :
Uniquement sur les membres, avec orientation du transducteur de façon à ce que les ondes n’atteignent pas les organes du thorax et du petit bassin lors du traitement des articulations proximales.
- Puissance d’environ 1W/cm2
- Temps : 5 à 8 minutes
- Fréquence (continue) :
- 1 MHz pour une action thermique en profondeur
- 3 MHz pour une action thermique en superficie
- Mode d’émission :
- Continue : toujours en mouvement pour limiter le risque de brulures
- Pulsée :
- En massage ou en point fixe (le risque de brulures étant limité)
- 50% d’émission minimum
- Fréquence de 50 / 100 Hz
- Surface d’application :
- Si elle est petite, application de préférence en point fixe en mode pulsé
- Si elle est importante, application de préférence en massage en mode continu ou pulsé.
- Interface entre l’appareil et le segment corporel à traiter
- Segment proximal / intermédiaire : utilisation d’un gel de contact
- Segment distal : préférer l’application en immersion.
Ultrasons pulsés de basse intensité :
= LIPUS : puissance très faible de l’ordre de 0,03 à 0,1 W/cm2
Etudes en cours : consolidation osseuse, sur l’ostéoporose, sur l’arthrose, sur les tendinopathies et sur la réparation des lésions tissulaires.
Application différente : quotidienne, 20 minutes, 6 à 15 semaines.
Effets cliniques :
Seuls les effets concernant l’action défibrosantes des US ont été prouvés par quelques études cliniques.
Concernant les pathologies musculo-squelettiques (plutôt aigues) : absence d’efficacité dans les études VS placebo (pas d’effets concernant les tendinopathies, les entorses aigues, talagies).
Concernant les affections rhumatologiques : manque d’études
Concernant l’effet anti-inflammatoire, une revue de la littérature a déclaré que les études à ce sujet n’ont pas abordé l’étude de cet effet de la bonne façon. En effet, l’action des US n’est pas anti-inflammatoire, mais optimisatrice de la réaction inflammatoire.
« By increasing the activity of these cells, the overall influence of therapeutic US is certainly pro-inflammatory rather than anti-inflammatory. The benefit of this mode of action is not to ‘increase’ the inflammatory response as such (though if applied with too greater intensity at this stage, it is a possible outcome [39]), but rather to act as an ‘inflammatory optimiser’. »
(Ultrasonics 48 (2008) 321–329)
Effets non-thermiques :
- Micro mouvements
- Cavitation
Effets spécifiques au niveau de l’os et des structures péri et intra-articulaires : ménisque, capsule, tendon et ligaments FIBROSES
- Séquelles fibreuses post-chirurgicales
- Capsulites rétractiles, raideurs articulaires post-traumatiques
- Cicatrices, adhérences, chéloïdes
- Tendinopathies chroniques dégénératives (?) : enthésites, épicondylalgies, ténosynovites sténosantes…
- 1MHz : effet profond
- 3MHz : effet superficiel
- Puissance maximale conseillée : env. 1W/cm2
- Durée d’application : 5 à 8 min.
- Continus ou pulsés (pulsés : ½ à 50-100Hz : effet antalgique et sclérolytique)
- Application uniquement sur les membres avec un gel
- Pas d’application sur la tête ou le tronc
- Travail des amplitudes articulaires en parallèle de l’application des US.
- Grossesse
- Gonades
- Cancers
- Pacemaker
- Pièces incluses scellées
- Phlébites, artérites, ischémies
- Fractures/greffes récentes
- Lésions tissulaires récentes
- Sites et affections hémorragiques
- Anesthésies, hypoesthésies et troubles de la sensibilité thermo-algésique
- Cartilages de croissance
- Infections et inflammations aiguës